Momento Espírita
Curitiba, 29 de Abril de 2025
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Alors que le matin s'étirait, la ville s'éveilla en sursaut. Des flammes léchaient les bâtiments du traditionnel Collège São José.

Si hautes qu'elles semblaient escalader le ciel. Colorées, menaçantes, rivalisant avec la fumée.

Il n'y avait pas de brigade de pompiers, et la population, munie de seaux et d'autres ustensiles, aidait comme elle pouvait.

Ma sœur et moi nous sommes rendues sur place. L'effort était remarquable. Les maisons voisines ont ouvert leurs portes pour abriter les livres, documents, tableaux et tout ce qui pouvait être sauvé, grâce à la rapidité et au dévouement des élèves et des enseignants.

Encore enfants, nous sommes restées figées, derrière la clôture en fil de fer qui se dressait à quelques mètres des bâtiments en feu.

Cela nous semblait irréel. Nous connaissions ces salles, en particulier les plus anciennes, en bois, qui accueillaient les classes de l'enseignement primaire.

Nous pensions à la bibliothèque, à ses précieux ouvrages de littérature jeunesse, dictionnaires, encyclopédies et manuels scolaires que nous avions tant feuilletés.

La destruction fut totale. Et nous nous sommes demandé : où allons-nous étudier maintenant ?

La solidarité ne s'est pas fait attendre. D'autres établissements ont offert des salles de classe pour que les élèves ne voient pas leur année scolaire compromise.

Nous nous souvenons que, dans les dernières années du primaire, nous avons été envoyées dans une école en construction, dans un quartier éloigné.

C'était en septembre. Toutes les fenêtres n'avaient pas encore de vitres, et toutes les salles n'avaient pas encore de portes.

Les vents du sud nous tenaient compagnie presque chaque jour, nous apportant un air de printemps européen.

Il pleuvait souvent. Nous marchions longtemps pour atteindre l'école, sur des rues inondées et boueuses.

Nous nous amusions avec l'eau qui ruisselait dans les rues. Nous riions de bon cœur lorsque nos pieds s'enfonçaient dans la boue et en ressortaient sans les bottes, restées piégées sous la surface.

Le plus impressionnant, c'est qu'aucun d'entre nous n'a abandonné les cours. Nous célébrions, bien sûr, les jours de soleil, sans pluie battante.

Nous allions et revenions en groupe. Les plus chanceux avaient des parents qui les conduisaient et les récupéraient en voiture.

Un véritable luxe. Parfois, l'un d'eux nous offrait une place jusqu'à la partie du trajet où il y avait des trottoirs et du bitume, rendant la marche plus aisée.

Incroyable, mais nous n'avons attrapé ni rhume, ni grippe, ni aucun autre problème de santé sérieux. En y repensant aujourd'hui, nous réalisons que la volonté d'étudier, de terminer l'année scolaire, et la joie avec laquelle nous avons affronté toutes ces difficultés nous ont maintenus en bonne santé.

La joie fut notre vaccin.

Tandis que nous organisions des bazars et vendions des babioles, de l'artisanat, des gâteaux, des sucreries et des snacks pour récolter des fonds en vue de la reconstruction de notre collège, nous avons étudié et réussi.

Et notre amitié s'est renforcée. Nous nous souvenons encore des visages de nos camarades, des rires spontanés, et même des chutes que certains d'entre nous faisaient, glissant sur les rues détrempées par la pluie. Un vrai toboggan naturel.

De beaux souvenirs. Des temps révolus. Vécus. Surmontés. Ils nous ont fait grandir.

De précieuses leçons pour aujourd'hui, alors que les années pèsent sur nos corps et que notre esprit se laisse parfois gagner par la paresse.

Il est bon de se rappeler que nous pouvons encore et toujours surmonter les épreuves qui se présentent à nous.

Courage, détermination, volonté active. Et Dieu avec nous.

Rédaction du Moment Spirite, basée sur des faits
 survenus dans la ville d'Erechim, Rio Grande do Sul,
 Brésil, en 1963.

Le 31.3.2025

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